lundi 19 novembre 2007

Egérie

Recroisé une égérie pas revue depuis 25 ans, et j’ai pas ri. Occasion partagée de comprendre que ce n’est plus ni elle ni moi, que les chenilles sont mortes, quelle que soit la gueule actuelle des papillons. Et en même temps, nous sommes bien en présence d’une certaine continuité dans le changement. Respect mutuel teinté de tendresse non-tendineuse, né du deuil complice de qui nous fûmes, bien que nous ne fûmes plus. L’inverse du cynisme, qui se croit distance élégante, alors qu’il n’est qu’un sous-produit “raffiné” de la déception amoureuse. Le con. De la même façon que l’enterrement de la semaine dernière me permettait d’observer que je ne pleure jamais que sur ma mort prochaine dont la bande-annonce est impossible à concevoir, (le fameux “Snif, je me manque déjà ! “ de Francis Lebrun qui dévoile un peu de la machinerie égotique à l’oeuvre) et qu’avec un peu de chance, tout juste peut-on con se voir en toute simplicité au milieu du cimetière, et être ainsi renvoyé au mystère de la précieuse existence humaine, ici il s’agit d’accéder à ce qu’il y avait derrière le plastic de la plastique - et qu’elle ne masque plus.

Commentaires

  1. faudrait pas s’attacher

  2. Sympa l’article. :) C’est de toi le petit dessin ?

  3. oui, j’ai racheté un artpen de chez rotring… et je le reprends là où je l’avais laissé.

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