mardi 11 avril 2006

Impermanence


Ce matin, dans la file d’attente, au tabac, un pépé de 70 ans demande à la buraliste Chobiz, vous savez, celui qui est en vitrine. C’est un journal de cul avec son dévédé. Torride. La buraliste, d’une neutralité indicible, lui enfourne son journal dans un pochon opaque. J’imagine pépé rentrant chez lui, se faisant revenir à la poële son gigot d’agneau-flageolets, puis il se mate son dévédé, en pensant à mémé, qui est au cimetière depuis l’an dernier, et il boit un petit coup de rouge pour faire passer : après l’amour, le champagne.
Rien que pour adoucir les dernières années de tous les veufs en milieu rural, il faut sauver la pornographie.
Sinon, lundi dernier y’a un mec d’un centre de post-cure qui s’est fait amener en réunion AA par un membre très serviable du groupe, hier on a appris qu’il s’était suicidé dans la semaine.
Les absents ont toujours tort.


Commentaires

  1. “Rien que pour adoucir les dernières années de tous les veufs en milieu rural, il faut sauver la pornographie.”
    Tu sais, moi qui ait une tendresse particulière pour les handicapés, la dernière fois que j’en ai croisé plus de 20 en moins de 30 minutes, c’était au salon de l’érotisme à Bruxelles… Pour eux aussi, faut sauver la pornographie…
  2. Génial ! tu me donnes même l’idée pour une nouvelle campagne : “le porno, c’est fun pour les vieux et les handicapés !” mais comment dire aux autres que c’est la louze ?

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