jeudi 21 décembre 2017

Les supermarchés de l'hypertélie (3)

Pour les prochaines causeries,
prière d'amener vos cyber-bûches.
Je vais être un peu à court,
car l'hiver s'annonce très rude. 
L'hypertélie, je suis sûr que vous vous en souvenez si vous bûchez mes articles comme des malades avant l'interro surprise de vendredi prochain salle 105, c'était le sujet d'une récente cyber-causerie au coin du cyber-feu de bois il y a déjà quelques semaines. 

Résumé des épisodes précédents :
L'hypertélie est une forme malheureuse de surévolution : quand les corrections de la Nature dépassent ses fins, ses remèdes sont pires que les maux qu'ils combattent, et certains organismes, surévolués, en deviennent incapables de survivre.
L'homme peut parfois s'amuser à reproduire le même phénomène (il est issu de la Nature et ne saurait se soustraire à ses lois). Le cas échéant, il ne fait que singer bêtement son Créateur, et son châtiment n’est pas immérité.


Si je dénonce avec véhémence et assiduité les méfaits de l'hypertélie, que je commence à voir surgir d'un peu partout, sur un blog au départ consacré à l'auto-zaddiction, ça risque de ne pas faire beaucoup avancer mon schmilblick, à part faire ricaner Dieu, et c'est toujours ça de pris pour mon karma. 
Mais justement, ce n'est pas une raison de claquer bêtement ces bons points de karma si chèrement acquis, je vous prie de le croire sur facture, à la roulette russe à chargeur plein de l'éditorial Tony Truand qui ne mène nulle part sinon au coffre de la DS et au pyjama en ciment, et/ou au placard à balais dorés de l'audiovisuel public, oussque même les serpillères rêvent un peu honteusement d'un Netflix européen avant d'être rincées par le départ des cadres surpayés à bord de leur parachute doré qui se met en torche alors qu'ils étaient fort occupés à freiner la transition économique et énergétique d'un secteur « structuré sur le monde d’avant ». 
Jusqu'où s'arrêteront-ils ?
Personnellement je descendrais bien là, mais je vais essayer d'attraper ma correspondance.


c'est pas la peine de cliquer, c'est un jpg. 
Parce que si j'encule mon chat à 3 heures du matin en écoutant du Wagner, il se peut que ça me détende un peu sur le moment, mais le chat va hurler à la mort et les voisins légèrement octogénaires et insomniaques vont se mettre à crier à l'hypertélie sans même avoir lu mes articles jusqu'au bout, et le minimum d'empathie récolté ici-même en relisant tous mes travaux de nuit en sirotant de la Redbull, me donne à penser que ça ne va détendre ni les voisins, ni le chat, ni ma femme; voisins, chat et femme qui, malgré tous leurs écarts comportementaux, amènent quand même un peu de présence à ma personne âgée cyberdépendante en fin de vie virtuelle, une touche de chaleur et de fantaisie tantôt humaine et tantôt féline, et sans lesquelles ma grisaille quotidienne serait bien souvent morne et étriquée comme une partie de World of Warcraft à fleurets mouchetés, et puis il faudrait déjà l'attraper, la sale bête, c'est le troisième cette année et ils deviennent de plus en plus méfiants, et puis ma femme a le sommeil léger, elle va encore en faire toute une histoire, pendant ce temps-là le chat va en profiter pour essayer de déchiqueter ma robe de chambre, je le connais bien cet enculé, il sait très bien que la Réalité, c'est ce qui fait mal aux chats quand le maître éteint l'ordinateur.


Alors que quand j'écris, la nuit, je m'éclate sans réveiller l'Autre, sans effrayer le chat, qui zône dans la baraque dès que je prends le premier quart de rouge nuit, et la paix sociale règne à donf sur les confins du Royaume, et ce jusqu'à poltron-minet, c'est à dire en gros vers 06:45, quand je remonte en titubant de ma caverne électronique pour confectionner une légère collation aux filles, de quoi reconstituer leurs réserves énergétiques un peu affaiblies après la nuit qu'elles viennent de passer à appréhender les bruits étranges qui montent de mon bureau et ceux plus triviaux que je fais quand je me cogne à la table basse dans le noir en essayant de regagner discrètement ma chambre pour faire une sieste réparatrice de 21 minutes sans allumer pour ne pas perturber leur sommeil déjà fragile.


J'ai trouvé ce bouquin dans un paquet de lessive "Le Chat Machine",
et mon félin favori tenait beaucoup à ce que je le lise,
mais j'ai mis un moment à capter les raisons intimes
de son insistance. Faut dire que la spiritualité,
c'est pas trop mon truc.
La lecture non plus.

Donc j'évacue mes pulsions morbides sur des sites spécialisés du darknet genre Küllhmiaou_ach!.de, un site allemand très propre sur lui où de fringants quinquas rasés de près sodomisent des chats dans des robes de chambre immaculées, sans leur faire subir aucun traitement dégradant, et en respectant les conditions du bien-être animal, en tout cas c'est ce que dit l'avertissement au début de chaque séquence; pour un site clandestin, il est assez bien gaulé, et je suppose qu'il répond bien aux attentes de la fragmentation des marchés de niche cyber-sexuelle, même si le chien émettait des réserves assez vigoureuses; je reluque quelques scènes pas piquées des hannetons, je ne me masturbe pas devant, car à mon âge une érection tient déjà du miracle et avec mes milliers d'heures de vol sur le darknet je peux prédire que l’événement serait lourd de conséquences énergétiquement néfastes.
Après lui avoir jeté en pâture quelques heures d'une attention soutenue, la pulsion s'éloigne, leurrée par une satisfaction visuelle et virtuelle, et je peux alors reprendre mon labeur d'écriveur public (1).

Si je vous confie tout cela aujourd'hui, c'est parce que je sens aussi qu'il m'est possible de pousser un peu plus loin que d'habitude mon avantage sur mes non-poursuivants en matière de libération de la parole, depuis la désintégration du Conseil national du numérique, qui est vraiment une aubaine pour les libres penseurs du Net qui ignoraient jusqu'alors son existence misérable vouée à l'anonymat et aux grippes intestinales intestines à répétition.
Nous voici malheureusement assez loin de notre sujet de départ, il faudra y revenir plus tard; dans cette attente, force est de constater la tournure hypertélique prise par l'article.
CQFD.


Mon chien, mécontent qu'on lui ait fragmenté sa niche sexuelle
suite à la désintégration du Conseil National du Numérique,
me rapporte un trésor de sa collection privée
pour jouer avec le chat.
Le chien, c'est vraiment le meilleur ami de l'homme,
après le chat et l'ordinateur.



(1) Pour nous éviter, à nous les déshérités de l'âme et des média sociaux, de passer de la violence symbolique à la violence réelle, il ne faut pas prohiber les vidéos de chat sur internet. Nous, et les vieux qui lisent Chobiz, aussi. 
Pour les blogs de bébés morts, je me tâte, les mateurs de bébés morts, c'est quand même pas des gens comme nous. 


merci à Chris Chast. pour l'inspiration sur la gaudriole interéchelons à l'occasion du sarment du Jus de Paume éclusé aux petites heures à la cafète du sitcom de Noël de l'entreprise.


[EDIT]


Je sais pas qui est le wtf de fdp qui a fait lire l'article
à ma femme et à mon chat, mais le résultat est là : 
je dors à nouveau à l'auberge du cul tourné. 
Bravo les mecs, sympa.
La classe américaine.

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