lundi 23 avril 2012

La solution finale III

Fukushima mon amour, il y a un an déjà ...


A y est, il a voté Le Pen...
Une nouvelle jeunesse pour cette couverture de Charlie-Hebdo.

dimanche 22 avril 2012

La solution finale II

Et voilà, il suffit que je parte à la mer une semaine, en ayant programmé à l'avance tous les articles les moins intéressants sur ma tombe, et quand je reviens, paf, ce soir Marine est là avec son fromage de tête à 20% de matière grave.
Les Français se disent "ah ben tiens on a tout essayé sauf ça".
Au moins je n'ai plus besoin de me dévaloriser pour me trouver con de faire partie, de par le hasard de ma naissance, de ce peuple.

photo prise devant la petite maison de Perros Guirec.
Technique mixte, artiste inconnu.



Collage réalisé par les enfants d'un copain trégorrois
pendant le repas dominical : 
portrait-robot du candidat idéal : 
Nathan-Luc Arthanchon, 
Prélogie : le pangement.

mardi 10 avril 2012

La Solution Finale

Si les couilles molles de l'ONU n'étaient pas coincées par le veto russe et chinois, on n'en serait pas là.
En ce qui concerne le drame syrien, je ne vois guère qu'une solution, et j'ai vraiment attendu que la situation se dégrade pour en arriver là :
envoyer à Bachar-El-Hassadik le Bernard Lavilliers de la chanson des Fatals Picards.
Il l'a quand même bien cherché.
Si ça suffisait pas, on peut aussi lui adjoindre Mélenchon.

lundi 9 avril 2012

Journée du 24 novembre 2010

Les conjoint(e)s et enfants des uns et des autres nous ont rejoints pendant le week-end, faisant passer la population de l'appartement légèrement au-dessus du seuil critique d'un Noël en famille.
Certains vont visiter la morte, d'autres préfèrent conserver l'image de mamie vivante, et ils ont bien raison.
L'intendance encaisse, le Super U est tout proche, mais faudrait pas que le flux des immigrants s'accroisse, les lits vont manquer.
Le délai maximum de conservation du corps ayant été atteint, (4 jours) il faut se résoudre à clôturer le stage.
Le funérarium de Montpellier est situé sur le domaine de Grammont, au sortir d'un chaos de zones industrielles et commerciales. Dans les environs se tenait jadis un complexe culturel dont le nom m'échappe, où j'assistai à un concert mythique de Tuxedomoon en compagnie de Vincent E.
Dès l'entrée, nous sommes saisis par la ressemblance avec 1 aérogare au moment des grands départs.
Des aiguilleurs du ciel à casquette réglementaire tentent de regrouper les familles en lançant des noms propres à la cantonade.
C'est l'usine.
Il faut dire que les usages ont bien changé.

Nous avons préparé un repas pantagruélique, et nous traversons comme des erreurs de casting ce hall de gare encombré de familles affligées; nous ployons dignement sous le poids de sacs Leclerc dégueulant de bouffe, de pinard et de vaisselle jetable, pour disposer notre pique-nique dans le salon de convivialité mis à notre disposition par les services funéraires, sous le regard indifférent de ces groupes d'anonymes prostrés dans leur chagrin.
On fait tache, c'est sûr.
Et alors ?
Maman était une païenne convaincue, et nous lui devons bien ce rituel d'adieu qu'elle n'aurait pas désavoué.
Le salon de convivialité est une pièce froide dont les baies vitrées donnant sur le jardin inondé de soleil sont fermées à clé, et qui pue la mort et le renfermé. 
Ca ne va pas du tout. 
Eric parvient à les faire ouvrir par un employé municipal et les mauvaises odeurs se dissipent.
Nous disposons nos offrandes sur les tables basses. 
Nous refaisons rapidement la déco, à base d'aquarelles peintes par la morte au temps où elle ne l'était pas, et d'une photo prise trois mois plus tôt lors des cinquante ans de mariage, qui nous arrache d'incoercibles sanglots  depuis 4 jours que nous l'avons choisie pour la cérémonie lors d'un vote à main levée. 
Le patron des pompes funèbres avec qui nous avons fait affaire, débarquant à l'improviste alors que nous sommes occupés à accueillir les invités, commence à décrocher les tableaux,  pensant qu'il s'agit des restes de la noce précédente. Malheureux ! Je le détrompe poliment, mais c'est dur de rester zen.
Nous craignons que nos cakes, nos tartes aux légumes et notre vin blanc nous restent sur les bras, mais après avoir donné l'exemple, la soixantaine de personnes qui a été conviée fera finalement honneur à notre buffet froid.
Papa a interprété son texte déicide dans une version soft amendée par nos soins, sa vraie nature de curé laïque se révèle une fois de plus. 
Il faut dire que notre patronyme désigne en breton le recteur de la paroisse.
La vidéo comportant la faute d'accord du participe passé n'a outré personne, tandis que les écrans vidéo retransmettaient en direct l'image du cercueil de maman à l'entrée du four, avant un miséricordieux fondu au noir.
Des représentants éloignés de la famille sont venus de Corse, de Paris, de Pau. 
Des amis proches brillent par leur absence, il paraît qu'ils viennent enterrer leur belle-mère, ils sont crevés. 
Le seul frère de papa qui a fait le déplacement, vu qu'ils est fâché avec les deux autres, me dit ignorer que maman était garée à la maison depuis quatre jours, alors que papa m'a soutenu qu'il avait été empêché de venir.. C'est bizarre, mais c'est leurs histoires.
Après la cérémonie, les seize élus pour le repas déjeunent rapidement dans un restaurant bondé et bruyant. 
Un cessez-le-feu implicite a été déclaré, et les belligérants de longue date profitent de cette trêve pour échanger des civilités. 
Puis nous nous dispersons rapidement dans l'ordre et le calme, échangeant des promesses mensongères de nous revoir rapidement à des occasions moins funestes.
Dans l'après-midi, papa change les draps du lit conjugal avec ma soeur, ce lit qui vient d'héberger son épouse défunte pendant quatre jours. 
Il a décidé de redormir dans leur chambre qui va devenir la sienne sans attendre, il se dit que s'il ne le fait pas dès maintenant, après ça sera fichu. 
Faut avoir la santé. 
Chapeau.

dimanche 8 avril 2012

du 21 au 23 novembre 2010

Les aventures de ma mère morte, suite.

Des gens vont et viennent dans l'immense appartement endeuillé, plus ou moins proches de la défunte.
En tant que copine d'enfance de la disparue, nous invitons V. à dîner avec nous quasiment tous les soirs.
Je me tâte pour contacter P, mais non, ce n'est pas raccord avec le reste. 
C'est un peu ballot, six mois plus tard il va perdre sa mère dans des conditions similaires, à la suite de quoi son père se mettra un coup de fusil de chasse dans le coeur, ça lui aurait fait de l'entraînement circonstanciel, mais je ne suis pas Dieu, et j'ignore tout de sa tragédie familiale à venir, à l'occasion de laquelle il m'écrira sobrement "Quelle belle sortie, dis donc, je suis d'un seul coup redevenu fier de lui". Bref, je décide de ne pas l'inviter, trop d'acidité potentielle.
Maman est partie, nous laissant tomber comme une voleuse, mais nous laissant aussi son corps en garde à vue, et plus on le regarde, plus on ne peut que constater qu'elle n'habite plus ici.
Papa commence à insister sur le fait qu'elle lui a tout donné. Il serait effectivement temps qu'il s'en rende compte, mais en principe il n'est jamais trop tard pour s'émouvoir.
Larmes.
Pendant ce temps, on fait les courses, on prépare à manger, et les obsèques aussi. Il fait froid dans l'appartement, maman tannait souvent papa pour qu'il augmente le chauffage, mais il fallait qu'elle hausse le ton pour parvenir à ses fins. 
Maintenant qu'elle n'est plus là, ou plutôt qu'elle n'est plus en état de râler contre la fraîcheur de l'appartement, va-t-il se laisser mourir de froid ?
Le 1er soir, on fait du feu dans la cheminée, mais il peine à nous réchauffer.
Où que nous posions les yeux, chaque objet nous l'évoque, hélas, elle est partout et nulle part.
Le demi-sourire de plus en plus accusé de son cadavre, dû au relâchement des chairs que nul influx vital ne retient désormais de s'épandre, commence à me rappeler Mitterrand vers la fin, Mitterrand et ses rictus de Machiavel au bout du rouleau.
Il ne faudrait pas que la situation s'éternise.
On se réveille très tôt et les yeux secs, mais ils s'humectent vite.
Le second jour du stage de deuil, papa nous demande de la mettre en veilleuse, il trouve qu'on rigole un peu trop entre les sanglots, que ce n'est pas décent.
Pourtant, c'était typique des repas de la rue R, ces crises de fou-rire familial à la suite d'un lapsus dévastateur, d'un anachronisme, d'un détail prenant soudain une dimension burlesque imprévue.
Le lundi matin, tandis que je suis de garde, deux couples de vieux espagnols tirés à quatre épingles (une chacun) se présentent à l'accueil. C'est le carreleur et son beau-frère (tout aussi carreleur de son état) avec les 2 soeurs conjointes. On va d'abord voir maman, dont l'état est stationnaire, puis je les installe au salon, pour parler de la vie, de la mort, et de tout le bazar, car c'est le moment ou jamais.
Les Espingouins me convertissent rapidement à leur vues concernant "l'important d'abord", comme on dit aux AA, qui consiste selon eux à changer ce que l'on peut en soi tant il nous reste un peu de temps.
Puis ils repartent tout aussi dignement qu'ils sont arrivés.
Une amie musicienne, que j'ai eue au téléphone deux jours plus tôt et que j'ai sentie affreusement peinée, et de surcroît gênée de nous imposer ses condoléances comme s'il fallait l'excuser d'exister, vient rendre hommage à la morte. Je sens qu'elle désire que je les laisse seules, et je m'efface.
Je crois qu'elle fait des passes magnétiques à maman, ça ne peut pas lui faire de mal.
Papa dit d'elle que c'est une grande mystique, avec des trémolos inhabituellement respectueux des choses de la religion. Il est quand même très fâché avec Dieu. Non seulement il n'y croit toujours pas, mais en plus ce salaud vient de tuer sa femme, dont il vient de redécouvrir l'amour inconditionnel.
Mardi, il nous fait lire le texte qu'il a préparé pour les funérailles, hou là là, c'est une attaque en règle contre le corps médical « j'accuse ceux qui ont tué Adrienne, ils se reconnaîtront. »
Avec mon frère, on essaye de le dissuader d'interpréter ce brûlot métaphysique :
"Tu sais papa, si le médecin de famille se présente à la cérémonie et qu'il entend ça, je pense qu'il va aller se jeter dans le Lez sans attendre la crémation."
" Ah ben oui mais non, ce n'est pas du tout ce que j'ai voulu dire, et c'est pas du tout contre lui, je vais réécrire un petit peu…"
Bien sûr. La vie intellectuelle de papa a été un combat perpétuel pour dissiper les équivoques et combler les précipices entre ce qu'il voulait dire et ce que les gens entendaient.
Et puis il y a aussi le douloureux problème de la vidéo que les pompes funèbres nous ont proposé de diffuser au funérarium. Sur un fond d'images de bateaux qui partent et de feuilles qui tombent, un texte est lu en voix off et s'affiche à l'écran. Une phrase nous scandalise particulièrement : "je ne suis pas loin, je suis juste passé dans la pièce à côté", impossible d'obtenir une version féminisée " je suis juste passée…"
Une telle faute de goût et d'accord du participe passé, pour les funérailles  de maman qui était quand même professeur de français agrégée, ça la fout mal. 
Qu'est-ce qu'on peut faire ? 
Shunter la vidéo ?
Refuser la diffusion, au risque de rendre la cérémonie laïque encore plus bas de gamme ?
Et puis, où est-ce qu'on va bien pouvoir aller manger après la crémation ? 
Il n'y a rien de décent dans le quartier.
Qui est-ce qu'on invite, et surtout qui est-ce qu'on n'invite pas ? 
Ce genre de problème nous occupe jusque fort tard dans la nuit, avec mon frère et mon beau-frère.


Ah ça, pour rigoler on était là.

samedi 7 avril 2012

mercredi 4 avril 2012

Even Cthulhu Gets The Blues

http://craigrobertson.wordpress.com/2012/04/01/i-added-horns/

Normalement je devrais poster ça sur mon caveau, mais le parking est plein.
Et ma mère dans tout ça ?
Ben aux dernières nouvelles, elle est toujours morte.