lundi 26 janvier 2009

humoristes d'aujourd'hui

Patapon :

"Je dois pas être normal. Autant j'aime l'humour, autant je déteste les humoristes."

Maurice :

"Moi, c'est pareil. Autant j'aime la sodomie, autant je déteste les enculés."


le premier chakra vu par Charb

"Faut pas s'étonner si les gens votent à l'UMP à cause des sketchs de Chevalier et Laspalès" me disait en substance Arnaud C. avant-hier matin en trottinant à mes côtés sous une pluie diluvienne, alors que nous longions prudemment la clôture du champ dans lequel nous cohabitions temporairement avec quelques vaches de race indéterminée mais visiblement à viande, faute d'avoir trouvé notre chemin dans le bourbier dominical, au lendemain de la terrible tempète qui avait ravagé les Landes - on a les catastrophes qu'on peut, en attendant pire.
Et pourtant, Dieu m'est témoin qu'Arnaud C. ne vote pas spécialement à gauche. Je venais de lui faire part entre deux halètements de mon affliction devant Laurent Gerra et Patrick Timsit.
Mais c'est vrai qu'à part Anne Roumanoff, qui a décidé de s'affranchir des déterminismes en vogue et en vigueur qui veulent qu'il vaille mieux être belle et rebelle que moche et remoche, et qui du coup n'a plus rien à perdre à balancer ses vannes vachardes, les humoristes médiatiques modernes nivellent et fédèrent par la bêtise, la méchanceté et l'ignorance, à tel point que non seulement on n'ose plus s'en servir après eux, mais encore on se sent obligés de les laver avant de les jeter.
Sans rêver de nouvelles incarnations de Bedos, Devos, Coluche ou Desproges, si on laisse traîner une oreille en direction des "nouveaux talents du rire", non seulement on ne rit pas, mais on a honte d'avoir ri dans le passé.
On sait l'influence des films de serial-killers sur les esprits faibles.
Imaginons celle de Bigard.
Même si l'esprit souffle où il veut, et inspira un jour à Bigard l'idée du sketch sur la chauve-souris, ou que j'aie pu l'entendre tenir des propos d'une densité métaphysique surprenante sur le fait que le soleil brillait pareillement sur le Saint et sur l'Enculé, et qu'il avait dû faire un travail sur lui-même pour que ça cesse de le défriser.
Heureusement, le bouddhisme est la lessive miracle des impuretés précitées : bêtise et méchanceté ont l'ignorance pour source et se dissipent aux premières lueurs de l'esprit d'éveil.
Pour l'anti-redéposition, nos ingénieurs sont sur le coup.

samedi 24 janvier 2009

Réalisme soviétique

le Harvey Dent Two Face qui a bercé mon enfance


Au lendemain de l'élection d'Obama, alors que plus de la moitié de la planète se pâmait devant l'intronisation du nouveau messie cosmo-planétaire, Vladimir Poutine a fait son Brice de Nice : il s’affirme «convaincu que les plus grandes déceptions naissent des plus grandes attentes».
Sur ce coup-là, je peux difficilement lui donner tort.
D'autant plus que Bruno Gaccio, l'auteur des Guignols, semble s'être mis en ménage avec Ségolène Royal. J'ai lu ça dans Courrier International, repris de l'Observer anglais, et murmuré dans la cyber-subversive presse française. Je m'étais abonné pour comprendre les vrais problèmes du monde mondial, et je me retrouve avec les potins people qui permettent de se sentir floué par la gauche acide sulfurique quand elle fricote avec la gauche caviar.
Bon, on ne voit pas pourquoi la dégradation, l'institutionnalisation et la récupération à des fins personnelles seraient des stratégies réservées aux grands mouvements spirituels de la planète, et qu'est-ce qui empècherait des provocateurs spécialistes du braséro broadcast de ne point entretenir une révolte inoxydable.
C'est un scandaaallllee ! comme éructait Georges Marchais du temps où mon grand-père l'écoutait en se disant "peut-être que le parti se trompe, mais moi je ne me suis pas trompé de parti" et en se prenant peut-être pour Sacha Guitry. Mon grand-pêre coco et friqué, qui se faisait tancer par ses vieux potes anars qui lui reprochaient de s'être fait coincer par le confort matériel, et qui m'emmenait voir Lawrence d'Arabie au Kinopanorama parce qu'il n'avait pas eu le temps de le faire avec ses fils.
Gaccio et Royal, ça doit bien faire marrer Guy Debord, le prophète désespérant de la société du spectacle - il a fini par se suicider, sans doute trop perméable à ses propres théories - je crois que sur la fin il endurait parkinson et alcoolisme, ça fait beaucoup pour un seul homme, même raisonnablement désespéré. Il s'est tiré une balle dans le coeur, ce qui dit bien ce que ça veut dire.
Sinon, j'ai lu un article insatisfaisant sur les réseaux sociaux qui peine à expliquer pourquoi les gens se dessoudent autour de facebook : c'est parce qu'ils ont perdu le sens commun, voilà.
et un autre peu réjouissant sur le mp3, signé par un gars que j'ai connu dans un lointain passé, et je me demande bien ce qu'il est devenu.
Peut-être que lui aussi, se demande bien ce qu'il est devenu.
Surtout qu'il était plein d'attentes, et qu'il a pu poutiner grave.

dimanche 18 janvier 2009

Joint d'étanchéité et chakra du coeur

Rien que le titre, on voit le Ghibellinien qui essaye de faire genre,
dans sa nouvelle moumoute en poil de chameau.
Pas grave.

Quand je regarde la vidéo de "Where the Hell is Matt" en haute définition sur mon Imac 24 pouces, bien au chaud dans mon alvéole, ça me met la larme à l'oeil, et parfois même je sanglote doucement, pour ne pas passer pour une grosse chochotte.
Faut vraiment que j'arrête de boire du numérique.
Le clip en question, à moitié bâti sur le principe des livres d'énigmes illustrées pour enfants "où est Charlie ?" véhicule les arômes conceptuels énergétisants d'ubiquité, de simultanéité, de communion fraternelle spontanée, de plaisir partagé, partout où ce gros con d'amerloque a planté sa caméra pour se trémousser grotesquement avec des peuplades plus ou moins reculées et nous rappeler l'universalité des lois du ridicule (on devrait néanmoins évaluer une civilisation à l'aune de la qualité des rapports humains qui régissent ses membres, idée lue je ne sais plus où et jamais démentie)
Et puis, comme il a visité 42 pays en 14 mois, il doit avoir une facture équivalent carbone assez conséquente qu'on doit pouvoir calculer chez Jean-Marc JANCOVICI (1)
En tout cas, même en dissociant l'évènement du jugement moral que je peux porter dessus, et de ma réaction émotionnelle soi-disant spontanée alors qu'elle est visiblement le fruit d'un conditionnement, c'est là une forme primaire de manifestation de l'émotion, qui délasse agréablement du mental sans être un voile trop handicapant.
Un problème ponctuel d'étanchéité autour du chakra du coeur, une confusion entre sensibilité et sensiblerie. Je devrais peut-être regarder des conflits armés aux actus télé, mais ça ne me dit rien. Sauf quand c'est de la fiction. Le plus réaliste possible.
Je pense à Anton Ego, le critique culinaire du film Ratatouille, pour qui la profusion de saveurs lors de la dégustation de la ratatouille préparée par Rémy le rat cuisinier, fait revenir le souvenir de son enfance à travers un flash de genoux écorchés.
Aux trois frêres ennemis du Darjeeling Express qui parviennent à faire un pas de côté par rapport à leur pathologie familiale après qu'ils aient vécu et partagé un drame intime dans la campagne indienne.
Et au mental qui tisse tous ses liens entre ces expériences.
Et qui se prend pour le roi du pétrole, parce que sinon, qui le ferait à sa place ?
(en songeant à la phrase de Flo "Les philosophes écrivent des textes merveilleux sur la liberté du sujet, mais ça ne veut rien dire. C'est juste le mental qui se prend pour Dieu, et qui singe le vrai truc.")
Sans parler de la difficulté à simuler une vie intellectuelle quand on observe le remplissage de la jauge des curseurs de téléchargement sur une application bit torrent.
Les formes émotionnelles plus imbriquées ou sous-produits d'autres, colère, peur, ressassement, viol, inceste et trahison, sont beaucoup plus retorses d'accès.
Tout ça parce qu'au ski j'ai lu un article sur les 12 vidéos les plus créatives du web.
Plus que 11.

(1) Lors d'un aller retour Paris-New-York, un passager émet 900 kg d'équivalent carbone en moyenne (bien plus en classe affaires ou en première), soit un tiers de l'émission annuelle d'un Français tous gaz à effet de serre confondus. En 2 à 3 allers-retours Paris-USA on émet donc l'équivalent de ce qu'un Français émet par an (2,5 tonne d'équivalent carbone).

samedi 17 janvier 2009

Aaaah, Donis !


Suite à la discussion dans les commentaires du précédent article, j'ai téléchargé sans forfanterie d'autres albums de Donis, qui n'est pas un clown de Steve Roach mais fait effectivement dans le tribal ambient lithuanien, une fois qu'on l'a dit c'est autant de salive d'économisée pour le reste, depuis l'hyper-segmentation des marchés, et j'ai trouvé son site internet référencé à l'intérieur d'un des albums - mon téléphone n'est pas une boîte aux lettres, comme je le dis gaiement aux démarcheurs publicitaires, mais mon ordi s'en prend plein les ports USB, ça c'est sûr.
Le reste de la production de l'artiste me parle moins, c'est plus du genre Dead Can Dance en lithuanien, que je comprends peu et parle pire, en songeant à l'anecdote du musicologue qui avait fait écouter la cinquième de Beethoven à des Papous qui n'avaient jamais vu un magnétophone, et qui lui avaient dit après écoute "ben on n'entend que le tambour, et en plus le gars ne joue pas terrible"
Alors je lui ai écrit, parce que c'est quand même ça qui est formidable, avec Internet.
Et il m'a répondu : "Hi. I am glad that you like my music. If you have mp3 - enjoy.
If you want have original cd with special box + etc.
you can buy from this adress:
http://www.dangus.net/releases/index.htm
http://www.dangus.net/order/ordering.htm"
Le mot-clé là dedans c'est Enjoy.
Comme quoi certains artistes s'adaptent plus vite au mp3 que leurs consommateurs addicts à la culpabilité et à sa petite fanfare de Bagnolet.
Parce que écrire que c'est bien triste de gruger les artistes après s'être bâfré, c'est un peu garden nabbott comme attitude, quoi.
Comme la pauvre fille que je stigmatisais récemment pour ce travers de porc.
C'est là qu'on se dit qu'il est temps d'un peu plus travailler avant de poster, même s'il est déconseillé de recongeler un blog décongelé.
on peut entendre d'autres morceaux de Donis ici.
J'attends sa réponse à ma proposition enthousiaste de lui envoyer un virement par Paypal.
Youhou.

vendredi 16 janvier 2009

il n'est pire sourd



L'Ambient Music, on le sait, est prodigieusement agaçante à ceux qui l'écoutent entre deux portes, alors que c'est parfois un imaginaire sonore stupéfiant qui se tient là, à l'orée de l'oreille.
Pour y convertir quelqu'un dans un climat de sympathie intense, voire l'aider à s'affranchir de ses déterminismes, (cf les commentaires de ce post) il faut sans doute commencer par ruiner sa vie consciente, le placer sous perfusion de Tranxène, l'attacher à son lit devant un bon feu de bois, lui tirer les panards au dessus de l'âtre et lui passer un vieux Klaus Schulze en boucle.
Il y a une chance pour qu'il commence à trouver ça chouette.
Moi j'y suis venu plus par lassitude du reste : après 45 ans, quand ta femme trouve que tu ressembles à ton père, et que tu trouves qu'elle ressemble à sa mère, que tes gosses commencent à te regarder d'un air gêné quand te tentes d'expliquer le pourquoi de tes réactions puériles, tu vas pas te rabattre sur Led Zeppelin, encore moins sur un vieux Thiéfaine : ces disques-là, tu les as tellement écoutés que l'émotion musicale est morte à force d'être serrée et macérée sur ton coeur. Pas même le squelette, il n'en reste que le Fantôme, et même pas du Bengale.
Même John Lee Hooker avec sa guitare en bois d'arbre serait l'occasion d'une saisie mentale : "moi en train d'écouter du blues".
Alors qu'avec l'ambient, musique à priori dégagée des aléas de la construction narrative autres que l'éventuel survol du Grand Canyon à haute altitude, tout est vierge d'émotion rancie, et pas moyen de saisir les nappes sonores, d'abord elles sont enchevêtrées les unes aux z'ôtres, et puis ça fait tout foirer, comme quand on tire la nappe alors que le couvert est mis dessus, et la bouffe dedans.
Au début, quand j'en écoutais, je voyais des américaines entre deux âges essayant de traiter des cancers gynécologiques par la respiration holotropique avec support sonore, mais c'était une hallu issue d'un dérèglement glandulaire rien qu'à moi.
Dans cette catégorie, je suis loin d'être un amateur éclairé, mais étant banni des platines pour mes affinités soupçonnées avec le rayon new-age de la Fnac, je m'en fous; alors j'en suis resté à "Steve Roach über alles" mais j'ai été scotché par ce disque de Donis.
Dommage qu'il y ait depuis très récemment des femmes vénales en petite tenue dans la blog list, du tenancier du site, c'est sans doute la rançon du succès, et ce fieffé et effronté Hefiorel trouve toujours des choses assez étonnantes à nous faire entendre.

jeudi 15 janvier 2009

nouveaux yeux

Je parlais avant-hier de nouveaux yeux et de vieux démons : après l'expérience Blu-ray, difficile de retourner aux DivX tout pixellisés.
Si l'intérêt de télécharger des fictions chargées de trop de réalisme (un Blu-Ray, de base ça pèse 40 Gigas, quand c'est compressé, ça descend entre 7 et 11 Go) n'est pas évident, j'ai testé pour vous le Jardin des Délices de Jérome Bosch en haute definition sur mon nouveau 24 pouces, et ça arrache tout, comme esspliqué dans l'article ci-dessous.
Quand aller au musée depuis chez soi devient une rencontre plus intime avec l'oeuvre que de se déplacer.
Fichtre.

"Mille six cents clichés pour le seul Jardin des délices de Jérôme Bosch : une profusion qui permet de distinguer des détails invisibles à l'œil nu, selon les promoteurs du projet. Le Jardin des délices et treize autres chefs-d'œuvre du musée du Prado sont disponibles, depuis mardi 13 janvier, en haute résolution sur Google Earth, le site d'images satellites du géant américain de l'Internet. Cette avancée technologique permet "l'accès à des œuvres à n'importe qui et depuis n'importe quel endroit du monde", explique le directeur du célèbre musée madrilène lors de la présentation du projet. "C'est la première fois que cela se fait dans le monde", indique pour sa part le directeur de Google Espagne.

La mise en ligne concerne Les Ménines de Velasquez, Le Jardin des délices de Jérôme Bosch, Les Fusillades du 3 mai de Francisco Goya, Les Trois Grâces de Rubens ou encore Le Chevalier à la main sur la poitrine du Greco.

Pour visualiser les œuvres, il faut positionner le navigateur Google Earth sur le musée du Prado, à Madrid, et ensuite cliquer sur l'icône "Obras maestras" pour ensuite entrer dans chacun des tableaux comme on pourrait le faire avec une loupe. Une reproduction "digitale ne peut se substituer à l'œuvre originale mais permet d'arriver à des détails que jamais on ne pourrait voir à l'œil nu", souligne le directeur du Prado. Chaque tableau a été l'objet de centaines de clichés à très haute résolution, chaque cliché se concentrant sur une partie infime de l'œuvre. Sur La Descente de croix de Roger van der Weyden, on peut voir le réalisme d'une larme perlant à l'œil de saint Jean."

source : Le Monde.fr

mercredi 14 janvier 2009

petit musée de la complaisance



J'ai retrouvé cette vidéo de 1999, réalisée dans des circonstances assez obscures.
En plus, j'avais demandé à la nana qui l'avait tournée de ne pas la diffuser, c'est une honte.
On ne peut pas dire que je sois nostalgique de cette période : je suis bien content de ne plus avoir la clope au bec.
C'est toujours ça de pris, comme disait ma grand-mère.
Qu'elle repose en paix.

mardi 13 janvier 2009

vivre sans ou mourir avec

Ambivalence des sentiments


Hier, je me suis un peu énervé sur le blog d'un dépendant sexuel, et voici les commentaires qui suivaient son article :
(il a depuis fait disparaitre tous les commentaires de son blog, et j'aurais sans doute fait la même chose à sa place si j'étais lui, mais j'étais moi )


Il m'a écrit : "J'ai été contraint de supprimer le dernier message que tu as laissé sur mon blog car il revêtait un caractère un peu trop graphique, explicite. Bref, trop d'information. Ces histoires de doigt dans le rectum n'ont rien d'édifiant ni de spirituel, à mon avis.
Le fait que cette pratique sexuelle soit très stimulante n'indique seulement qu'un plus grand nombre de terminaisons nerveuses se trouve dans cette région du corps. Affirmer que cela prouve l'existence des chakras n'est qu'une interprétation très libre des signaux que t'envoient ton propre corps.
Seule la repentance et l'amour pour Dieu et le prochain conduisent au Salut.
Je préfère la beauté, la noblesse et la simplicité de l'Évangile aux exercices rectaux que tu me proposes. Désolé."
"Si ma réponse te laisse aussi zen que ce que tu donnes à voir, c'est déjà pas mal." lui ai-je répondu.
Il est vrai que le jésuitisme avec lequel je lui suggère de se l'enfoncer profond pour tester son premier chakra ne le cède en rien à la sérénité toute bouddhique par laquelle il doute de la valeur spirituelle de ma démarche, et c'est un grand moment bloggesque de dialogue interreligieux.
En plus, je suis content de le voir aborder une approche scientifique et rationaliste quand ça l'arrange, parce que sur le créationnisme, effectivement ça va pas le faire au prochain Vatican II. Bon, d'ici là, on est d'accord sur l'essentiel : la repentance, l'amour de Dieu et du prochain. Pas nécessairement dans cet ordre-là, mais si on commence à se pignoler là-dessus, on est morts en tant que groupe.
Je me suis rappelé que récemment, un copain mixeur m'avait fait tester de nouvelles enceintes acoustiques achetées par sa boite, et qu'elles s'étaient révélées tellement bonnes qu'on avait momentanément l'impression d'avoir une nouvelles paire d'oreilles, l'amplification des sensations auditives nous propulsant à l'insu de notre plein gré à mi-chemin de l'extase religieuse.
Pareil en regardant du Blu-Ray sur une télé full HD, l'impression d'avoir de nouveaux yeux : un piqué d'image qui enfonce largement la projection sur un écran d'une image argentique, et qui du coup dé-réalise l'impression cinématographique car l'image devient trop nette pour qu'on y croie. Si c'est pas malheureux, toute cette technologie pour se retrouver à côté du rêve pour cause d'overdose d 'information (la quantité de définition de l'image !)
Or, le dépendant sexuel qui cesse de se tirer sur la nouille et renonce même à se branler devant un ordinateur éteint, n'est lui doté ni d'un nouveau zguègue ni même d'une nouvelle compagne (pour peu qu'il en ait eu une, quelque peu délaissée) et il lui faut, en plus de l'ascèse du sevrage, reprendre le chemin vers lui-même, sa vie de traviole et ses idées bancales, celles-là même qu'il chérissait peut-être avant de sombrer dans la compulsion.
D'où de nombreux coups de calgon, sautes d'humeurs et hésitations, bien compréhensibles à ce stade du traitement.
Même si on est loin d'être tous des publicités vivantes pour la sobriété sexuelle, faudrait pas que ce soye la dépendance qui sorte grandie de nos petites chicaneries dans un champ de navets.

lundi 12 janvier 2009

Ca m'est égal

Ca m'est égal d'être un peu mort
Escamoté dessous la terre
Du côté de ceux qui ont tort
D'être plus là pour prendre l'air

Ca m'est égal que plus personne
Sache comment je m'appelai
Tant et tant de téléphones sonnent
Dans des appartements déserts

Ca m'est égal de ne plus voir
gens qui pleurent ni gens qui rient
De rien sentir de rien savoir
D'être un peu de rien dans du gris

Mais je voudrais pourtant savoir
Si quelque part quelqu'un quand même
Se souviendra de mes souvenirs
Ai-je rien oublié de tous ceux que j'aime

Je veux bien partir et être très mort
Mais mes souvenirs seront-ils en vain
Comme au fond des mers les galions pleins d'or
Dormant dans le noir de l'eau sans chemins

Mais nos souvenirs seront-ils en vain

poème de Claude Roy entendu dans l'émission de Philippe Meyer samedi sur france inter
à déclamer les pieds dans un bol de mayonnaise tiède en écoutant Dakota Suite :
j'étais en pleine réflexion sur les mécanismes de protection du moi, ceux qu'on ne fait pas sauter après décision de cesser de croire à son histoire personnelle, et ce mec vient prétendre "ça m'est égal" alors que tout son poème hurle le contraire.
Des fois, les poètes c'est rien que des chochottes.
Je crois que je préfère relire Eckart Tolle, c'est "le mysticisme pour les nuls" question littérature mais y'a pas autocontradiction dans les termes, et justement, je dois composer avec des capacités assez médiocres.
Arf.

samedi 10 janvier 2009

Qu'attendre de 2009 ?



Très cocasse : déniché sur un site amateur de prévisions économiques qu'on pourrait taxer de catastrophiste éclairé, une vraie mine de posters géants pour nous, les désespérés.
Je veux dire, ceux qui croient qu'il n'est pas nécessaire d'entreprendre pour espérer ni de persévérer pour réussir.
Des riches qui caressent l'idée d'être pauvres.


jeudi 8 janvier 2009

Vétéran des guerres psychiques, congue !



Cher journal,
il n'est que temps de prendre de bonnes résolutions pour l'an neuf (9), car vu comment je n'arrive même plus à écrire sans lunettes, il semble que le temps me soit désormais décompté, au lieu de compté, et ça fait une différence qu'il me plait d'estimer sacrée, plutôt que ça craint.
D'ailleurs, même Dieu semble infoutu de déroger aux lois de l'univers tel qu'il l'a créé, même si mon père est bien parti pour s'affranchir du déterminisme.
En tout cas c'est ce qu'il psalmodiait dans les coins sombres de la maison toute la semaine qui a précédé notre départ au ski.
Allons bon.
Il me faisait un peu l'effet que Marlon Brando marmonnant du T.S. Eliot à la fin de Apocalypse Now a dû exercer sur Francis Coppola quand il s'est aperçu que l'acteur était incapable de jouer le rôle qu'il lui avait écrit. Il m'a fallu éviter de le taquiner (mon père, pas Coppola, et encore moins feu Brando) : je ne ricane ni ne condamne, et me suis bien gardé d'attraper la perche enduite de glu et de matérialisme dialectique qu'il me tendait là, me bornant à la lui signaler, reportant à plus tard le slow burning gag sous cape à la voile entre amis triés sur le volet à propos de s'affranchir du déterminisme, d'autant plus que deux nuits plus tard, j'ai réveillé ma compagne en parlant dans mon sommeil et d'après son témoignage, mon dialecte somnanbulique présentait d'étranges accointances avec les mélopées paternelles.
Ben voyons.
Je comprends mieux avoir voulu expier tant d'orgueil transmis par la lignée par une auto-humiliation si constante et si appliquée, à travers les différents âges de ma vie.
Et de jalouser l'amour inconditionnel (de type maternel mais exercé par aucune mère terrestre de ma connaissance), de le confondre en imagination avec l'amour humain et féminin, et d'avoir passé tant de temps dans une terrible bouderie avant d'accepter qu'il n'avait rien à voir avec le bizness* dans lequel j'étais pris.
Pour l'heure, il m'apparaît que seule l'observation et acceptation desdits déterminismes puisse desserrer quelque peu leur joug, donc y'a pas de quoi ricaner, d'abord.
Pour certains des plus encombrants, je m'efforce de passer mon tour, un jour à la fois.
Pouêt-pouêt.
Donc, cette année, ça serait chouette si je me cantonais à pas plus d'une heure d'ordinateur par jour, parce que ça c'est vraiment la plaie, hein, même si je ne retrouve plus cet entrefilet qui m'avait tant frappé sur ce japonais qui s'est suicidé pour échapper à ses emails, et puis d'abord, où échapper à quoi que ce soit ?
Et puis j'ai lu un article bien flippé sur la cyberdépendance en Asie.
Eux, c'est le jeu qui les domine de son vieux puits de mine, plutôt que les conquêtes féminines qui finissent par .jpg, bien que, maintenant que la seule ressource naturelle quasi-inépuisable concevable soit la meuf virtuelle, le développement soutenable prend un autre visage (rires.)

Au ski, je me suis vu et entendu pester contre les Espagnols, qui s'obstinent à ne pas remplir les sièges laissés vacants par les français dans les télésièges à quatre ou six places qui se présentent à eux, ils préfèrent s'agréger par petits groupes ibères et grumeler dans les files d'attente, alors après comment tu veux qu'on fasse l'Europe si déjà on est pas foutus de brinquebaler ensemble dans les agrès de remorquage prévus à cet effet et qu'on se mure dans cette socialité du mépris mutuel héritée d'un autre âge ?
Et puis, au bout de 6 jours de descentes à toute berzingue, l'insatisfaction était toujours plus forte que le désir de poudreuse du début du séjour.
Snniirrffllll.
Nature purement addictive de la vitesse, que ce soit à ski, ou sur les autoroutes de l'information.
(relire du papier plutôt que de l'écran est un bon antidote)
Au ski, j'ai vu aussi combien, en bas des pistes, le tabac était une plante épyphite (= plantes qui poussent en utilisant d'autres plantes comme support) de l'humain. Dire qu'il y a deux ans j'étais comme ça, à m'en griller une à 2400 mêtres d'altitude, sur le tire-fesses, dès que j'en avais la possibilité... je remercie le Ciel que l'obsession m'ait été retirée, tiens, c'est toujours ça de pris.
D'autant plus que j'ai eu ma location inespérée de dernière minute grâce au fait que la dame que j'avais contactée n'avait pas eu le temps de proposer son appartement à des agences pour les fêtes, vu que son mari est en très mauvaise posture à l'hopital avec un cancer du poumon; j'ai retrouvé des petits cigarillos dans l'appartement familial qu'elle nous a loué en direct, qui ne feront plus mal à ce pauvre homme pour lequel j'ai une pensée émue puisque je lui dois une semaine à la neige, et j'ai mené ma petite enquète pour obtenir cette vérité avant-dernière.

Et vaut-il mieux faire rêver les gens ou leur mettre le nez dans la merde ?
Est-ce qu'un jour ils n'y sont pas confrontés, quels que soient leurs efforts pour se dérober à un réel "insoutenable" ? c'est la question que je me suis posé devant l'absurde des programmes télé, que je n'avais pas regardés depuis longtemps, et le soir après 6 heures de ski c'était la seule activité soutenable avec la préparation du kilo de pâtes de semoule de blé dur qu'on engloutissait quotidiennement et la lecture du Lucius Shepard laissé par le père et la mère Noël.
Et j'ai été assez sidéré par l'inanité des émissions, qu'il s'agisse de divertissement ou de pseudo-magazines et reportages, je trouve que le niveau baisse. Vite.
Et c'est carrément les chaines publiques qui donnent le mauvais exemple, en jouant les maisons de retraite complaisantes aux animateurs passés de mode des opérateurs privés, je vais écrire de ce pas à monsieur de Carolis pour lui dire de quel bois je me chauffe.


* Est-il meilleur d'aimer ou d'être aimé ?
Ni l'un ni l'autre si notre taux de cholestérol excède 5,35. (Woody Allen)
Pour aimer Dieu, ou la Nature dans sa perfection, faut pas être rancunier. La Nature nous aime d'un amour inconditionnel, mais ça va pas l'empêcher, par le jeu des déterminismes et du thermostat qu'on lui a tout bouzillé, d'augmenter la température d'un nombre inédit de degrés d'ici peu de temps.
Vas-y, Seigneur, augmente-là dès maintenant d'au moins 10 degrés chez moi, quitte à la baisser d'autant chez ces pauvres africain(e)s, les contraignant à aggraver leur dette extérieure par l'achat massif de bermudas en pilou.
Envoie-moi un signe, putain, que je cesse de jalouser ton amour inconditionnel,
ptdr et tldc !
(
"pété de rire" et tu "l'as dans l'cul" en langage jeune selon Elie Seimoun)

N'empêche que dans le temps, Flo s'était fendue de ce post homérique :

Kaios Kagathos : j'aime cet homme.
Flocrate : "aimer quelqu'un" n'a pas de sens.
KK : Ah bon ?
F : L'aimes-tu pour une qualité qu'il possède ou pour autre chose ?
KK : je l'aime parce qu'il est lui.
F : Ce "lui" tient-il à une qualité spécifique ou à autre chose ?
KK : A autre chose.
F : "Lui" ne dépend donc pas des qualités
KK : assurément non.
F : Donc si demain il perd une jambe tu l'aimeras toujours
KK : Bien sûr
F : Et s'il lui pousse un pelage noir et qu'il se transforme en chauve-souris, tu l'aimeras encore.
KK : Euh... oui.
F : Et en arbre et en montagne ?
KK : Euh... sans doute...
F : Donc il peut être tout et tu l'aimeras encore.
KK : Ben euh...
F : Donc c'est clair, soit ton amour ne tient à aucune de ses qualités et il est universel, soit il tient en fait à des qualités spécifiques, et là ce n'est plus "lui" que tu aimes mais ses qualités, et ça, c'est du bizness, pas de l'amour.
(Explication : le hic c'est que l'ego est un agrégat, donc "personne" ne peut aimer "personne", il n'y a que Dieu qui peut s'aimer lui-même. Donc tout amour qui n'est pas universel n'est pas de l'amour. On a le droit de faire des préférences, mais ce sont des préférences, pas de l'amour (...) Parce que sinon ce serait de l'attachement ou tout au moins une préférence, et là ce serait une autre histoire. L'amour est par nature non-limité. En fait tu te reconnais toi-même en chaque chose, ou plus exactement Dieu se reconnaît lui-même à travers toi. Sans compter que Dieu et toi n'étant pas séparés... bref.

Flo.


les photos sont © Alie (Orrozien malgré lui,
qui m'a souhaité une bonne année pleine de lumière
sans se douter qu'il y en avait pour tout le monde,
suffit de cesser de se planquer dans les coins sombres, où elle ne peut t'atteindre)

mercredi 7 janvier 2009

Sitar et trompinette

Un Erik Truffaz qui sample Jon Hassell ne peut pas être foncièrement mauvais.
(vieux proverbe moldoslovaque)
Trois destinations au choix :
Paris
Benares
Mexico

Pour Gaza, seul l'aller est garanti.